Édito du Bourgmestre Boris Dilliès dans le magazine Wolvendael.

Actuellement, le parquet de Bruxelles manque de plus de 20 magistrats, ce qui l’empêche d’exercer pleinement son rôle et malgré les demandes répétées d’effectifs supplémentaires, ilest confronté à un criant manque de moyens.

C’est ce qui ressort d’une communication récente dans laquelle le parquet a averti les chefs de corps des zones de police bruxelloises qu’il n’a d’autre choix que « de procéder à des ajustements structurels dans son organisation afin de travailler de manière efficace malgré des ressources limitées ». Les exemples sont légion, récemment encore, grâce au travail mené par les enquêteurs, c’est toute une filière de vols sur chantiers qui a été démantelée et une « admonestation » (autant dire un « tirage d’oreille ») qui a été prononcée…

En tant que bourgmestre, je fais face aux conséquences de cette situation sur le terrain : même si Uccle demeure une commune sûre, trop souvent, les vols, troubles à l’ordre public, cambriolages, et autres délits ou crimes ne sont non seulement pas toujours sanctionnés, mais les délinquants se retrouvent en liberté beaucoup trop rapidement, faute de moyens pour traiter les dossiers.

En plus de favoriser un sentiment d’impunité chez les délinquants, l’absence de sanctions pénales prises à bref délai encourage la récidive, consterne nos concitoyens et mine le moral de nos forces de police. Face à l’impossibilité de remplir toutes ses obligations légales, le parquet doit faire des choix pour préserver le traitement et la qualité des affaires prioritaires, au détriment de la « petite » criminalité. Le parquet s’efforce tant bien que mal de limiter l’investissement policier dans les affaires qui ne seront pas poursuivies. Cependant, ce n’est à terme pas une solution acceptable en termes de sécurité et le malaise persiste : l’absence de poursuites décourage nos services de police et donne parfois l’impression que leur travail est dénué de sens alors que nous pouvons en être très fiers au niveau de notre commune.

Cela ne doit pas être une fatalité.

Il est grand temps que le parquet de notre région soit doté de moyens à la hauteur de son statut de capitale européenne et que notre police locale sur le terrain soit soutenue par un appareil judiciaire fonctionnel. Même si j’ai déjà eu l’occasion de le faire, j’en appelle à nouveau au ministre de la Justice et au gouvernement fédéral afin que soient prises les mesures qui s’imposent au niveau de l’organisation du parquet de Bruxelles et de permettre enfin le recrutement des effectifs nécessaires pour garantir notre sécurité. La police ne peut pas tout, sans moyens la justice non plus.