Suite au recours intenté entre autres par la commune d’Uccle en septembre dernier contre la décision de la Ville de Bruxelles de fermer en grande partie le Bois de la Cambre, le Tribunal de Première Instance siégeant en référé a rendu ce jour son ordonnance et il a considéré que la Ville de Bruxelles avait commis des fautes majeures provoquant des préjudices graves dans le chef de la commune d’Uccle.

L’action de la commune d’Uccle était mue dans le seul but de rendre aux Ucclois la qualité de vie à laquelle ils aspirent légitimement car il faut se rappeler que la fermeture de la boucle sud du Bois de la Cambre provoquait depuis plusieurs mois d’importants embouteillages dans la commune, que ce soit sur la chaussée de Waterloo ou dans les quartiers résidentiels avoisinants autrefois apaisés.

Cette décision est importante à plus d’un titre et reconnaît que la Ville de Bruxelles a commis « plusieurs fautes d’importance majeure » dans ce dossier.

En effet, le Tribunal reconnaît que les décisions prises concernant le Bois impactent bien entendu d’autres communes dès lors que le Bois, dit-il, est un axe majeur de pénétration dans la Région.

Ensuite, le Tribunal reproche la façon dont s’est déroulée cette prétendue concertation et reproche plus spécifiquement à la Ville de ne pas avoir tenu compte des autres scénarios proposés par Uccle et surtout des inconvénients subis par les Ucclois. En balayant les demandes de la commune d’Uccle, la Ville a commis une erreur manifeste d’appréciation, dit le Tribunal.

En outre, le Tribunal relève qu’il serait extrêmement préjudiciable de faire reposer les conclusions de ce test sur des chiffres recueillis dans une période qui n’est pas normale, celle du confinement où le trafic n’est pas réel. Le Tribunal conclut que mener un test pendant cette période est clairement déraisonnable.

« Cette décision est évidemment satisfaisante », indique le bourgmestre d’Uccle. « Mais je regrette, comme je l’ai dit depuis le début dans ce dossier, que nous ayons dû en arriver à une option judiciaire dès lors que nous avons, dès la première réunion avec la Ville, proposé de nombreux scénarios équilibrés, qui tenaient compte de la fonction récréative du Bois et de sa qualité d’axe majeur de circulation du sud de Bruxelles. Malheureusement, ces solutions ont systématiquement été balayées avec un certain mépris et sans réelle considération », conclut Boris Dilliès.