Question de Marion Van Offelen, conseillère de police.

Les relations entre les jeunes et la police sont essentielles et font partie de l’éducation pour un meilleur vivre ensemble.

De nombreux faits à Bruxelles ont traduit des tensions entre les jeunes et la police pour des raisons multiples et complexes.

Notre zone de police œuvre à l’amélioration de ses relations avec les jeunes. Dans votre rapport annuel de 2022, vous indiquiez que pour ce faire, vous aviez déployé « différents moments de contacts entre les jeunes et la police. Des journées d’échanges ont été mises en place, ainsi que des promenades à vélo, des matchs de football, des barbecues,… Chaque fois avec l’intention que les jeunes et la police partagent leurs expériences dans un cadre permettant aux participants d’apprendre les uns des autres ».

J’aimerais en savoir plus sur les initiatives menées en 2022 mais surtout cette année avec les jeunes :

Quelles ont été les activités ? Comment ont-elles été choisies ? Combien de jeunes y ont participé et de quelles tranches d’âge ? Sur quelle base ont-ils été sélectionnés ? Avez-vous mené des activités en collaboration avec des écoles primaires et/ou secondaires, sur proposition de la police ou à la demande des écoles ? ou avec des associations de jeunes, scouts etc. Quelle est votre appréciation de l’impact de ces activités sur les relations entre la police et les jeunes et quelles sont les leçons apprises pour le futur ?

En 2022, la Police fédérale a organisé un stage d’immersion de 10 jours pour une trentaine de jeunes sélectionnés selon certains critères. Ce projet, faisant partie de la campagne « Respect mutuel » lancée par le SPF Affaires intérieures, visait à renforcer les liens et la confiance entre les jeunes et la police. 30 jeunes ont ainsi eu l’occasion de découvrir le travail de la police de tout près, dans des conditions réelles. Les jeunes ont pu notamment être sensibilisés à la sécurité routière auprès de la Police de la route, apprendre les techniques utilisées par la Police technique, assister à une démonstration de l’appui canin, se rendre dans un centre d’appel d’urgence et échanger avec les spécialistes de la cybercriminalité, ce qui me semble essentiel.- Pensez-vous que ce type d’initiative mérite d’être lancée également au sein de notre police ? Pourrait-on l’envisager ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Réponse du Chef de Corps:

Notre zone de police est particulièrement sensible à la question de la relation que nos services de police et la jeunesse de nos trois communes puissent entretenir au quotidien.

L’objectif poursuivi par les diverses actions que nous menons est de rétablir et maintenir une relation de confiance mais aussi favoriser une compréhension mutuelle du rôle que nous jouons chacun dans la communauté.  Il s’agit également de mettre en avant une communication ouverte fondée sur le respect.

Pour poursuivre cette vision, en effet, plusieurs actions ont été initiées dans le courant de l’année 2022.

– « Quelles ont été les activités ? Comment ont-elles été choisies ? Combien de jeunes y ont participé et quelles tranches d’âge ? Sur quelle base ont-ils été sélectionnées ? »

Plusieurs initiatives ont été mises en place dans le courant de l’année 2022 par notre zone de police ; elles sont ponctuelles ou s’inscrivent dans le temps.  Ces initiatives font pour la plupart du temps suite à des demandes de partenaires externes en fonction de thématiques particulières ou d’événements ayant cours sur notre territoire.

Nous ne pouvons mettre en exergue un public spécifique.  Notre public est notre jeunesse que les enfants soient petits ou arrivent aux 18 ans.   

Les jeunes qui participent aux actions ne sont pas sélectionnés ; les actions menées sont ouvertes à toutes et à tous.  Mettre un système de sélection serait contre-productif à la philosophie de consolider la relation entre notre jeunesse et nos services de police.

Exemples d’initiatives inscrites dans le temps : 

– Appui par nos membres de la brigade cycliste aux brevets cyclistes de plusieurs écoles sur la zone de police.

– Sont concernés : Trois établissements scolaires

– Public cible : les élèves des 5ème et 6ème primaire (environ 20 par classe)

Nous accompagnons également une école néerlandophone.

– Journées « Places aux enfants »

Une fois par an des enfants de 7 à 12 ans sont invités dans nos installations pour découvrir et comprendre le métier de policier et les différentes manières de travailler de la police.

– Régulièrement, nos collègues, points de contact recrutement, sont sollicités par des jeunes qui cherchent des informations sur le métier de policier.  Des rencontres sont organisées individuellement et des informations concrètes leurs sont communiquées.

– Il arrive aussi certains de nos collègues retournent dans leurs anciennes écoles pour expliquer le métier de policier.

– Des sensibilisations sont organisées au sein des écoles, à leur demande, sur la matière du harcèlement et cyberharcèlement ou encore sur les services de sécurité.

– Ces sessions ont concerné environ 700 élèves de fin primaire et couvrentl’ensemble des années secondaires.

A côté de ces initiatives qui commencent à s’inscrire dans le temps, nous retrouvons plusieurs actions ponctuelles : 

– Présence de policiers lors d’événements festifs comme Ukkel’Air ou encore Les Nuits du Wolvendael.

– Accompagnement de groupes d’enfants lors de Kidical Mass

– Participation aux fêtes du Floréal.  Un biker a discuté avec des jeunes du quartier et avec un groupe de mamans

– Accompagnement d’enfants pour des balades à vélos (PCS)

– A la demande d’une école, le cours de sport a consisté en une balade à vélo avec les bikers

– Organisation d’un barbecue et d’une rencontre police – jeunes à l’inauguration de l’agora sportive avenue G. Benoidt.

– Nos commissariats ouvrent aussi régulièrement nos portes à des classes pour une visite et une explication des fonctions qu’exercent nos policiers.

Si elles ont été ponctuelles dans le courant de l’année 2022, elles tendent néanmoins à se recréer dans le temps.

– « Avez-vous mené des activités en collaboration avec des écoles primaires et/ou secondaires, sur proposition de la police ou à la demande des écoles ? ou avec des associations de jeunes, scouts etc »

Comme précisé supra des actions s’effectuent en partenariat avec des écoles primaires et secondaires.  Ces actions se font principalement suite à la demande des écoles. 

Notre zone n’a pas encore eu l’opportunité de travailler avec des mouvements de jeunesse.

Cependant, nous tenons à entretenir des contacts avec tous les jeunes de nos trois communes.  Dans cette perspective, nous commençons à travailler avec des maisons de jeunes notamment celle de Watermael-Boitsfort.

– « Quelle est votre appréciation de l’impact de ces activités sur les relations entre la police et les jeunes et quelles sont les leçons apprises pour le futur ? »

Les retours de nos collaborateurs impliqués dans ces initiatives ne sont que positifs car une image positive est portée auprès de notre jeune public.  Nous démystifions des images négatives qui peuvent être véhiculées par la télévision ou les réseaux sociaux.

Pour garder une relation forte et solide entre notre jeunesse et nos services de police, il faut maintenir le contact dans le temps ; ce n’est qu’en gardant un lien de contact constant que nous pourrons atteindre notre vision forte et positive avec les jeunes.

Stage d’immersion

– « Pensez-vous que ce type d’initiative mérite d’être lancée également au sein de notre police ? Pourrait-on l’envisager ? »

Nous sommes conscients de l’importance d’avoir une relation particulière avec notre jeunesse.

Depuis deux ans, nous menons une réflexion sur comment professionnaliser et structurer encore nos actions avec les partenaires externes et donc nos jeunes.  Nous finalisons la mise en place d’une équipe de policiers Teamschool.

Ce Teamschool cherchera à travailler et entretenir au quotidien la consolidation de contacts privilégiés et positifs entre les enfants, les jeunes, les écoles et les policiers de notre zone de police.