Question d’Aurélie Czekalski, conseillère de police.

Le dernier recensement de Bruss’help, en date de novembre 2020, décompte 5313 sans-abris dans la capitale. Ce nombre alarmant permet d’établir une hausse significative du sans-abrisme à Bruxelles à travers les années.

Ce n’est plus un secret pour personne, les LGBTQIA+ sont amenés à subir, dans leur vie de tous les jours, de multiples discriminations freinant leur accès au logement, à l’emploi, à la santé, etc.. À ces discriminations se rajoute une violence exacerbée envers ces personnes. De plus, de nombreux LGBT, étant rejetés par leur famille, ne bénéficient pas d’un filet de sécurité assurant logement, éducation, nourriture, etc. Ces différents facteurs combinés poussent une part de la communauté LGBTQIA+ vivant en milieu urbain, vers le sans-abrisme.

Les situations des sans-abris et des LGBTQIA+ ont trop souvent été traitées séparément. Il est aujourd’hui clair que ces deux conditions sont liées et requièrent une approche adaptée et plus sécurisante par la Région bruxelloise et par les communes. Cela passe également par la prise en charge par la police. 

Une prise en charge spécifique est-elle prévue par les policiers de la zone de police Uccle-Watermael-Auderghem concernant les sans-abris LGBTQIA+ ? Qu’est-il mis en place ? Avez-vous reçu des plaintes à ce sujet ? 

Réponse:

Lorsque notre travail de policier nous amène à porter assistance à des personnes sans abri, nous servons principalement de relais entre la personne en besoin et les organismes spécialisés en la matière : cpas, samu social et centres d’accueil de jour ou de nuit.

Notre intervention reste principalement de trouver une aide rapide afin que la personne concernée ne reste pas dehors dans les heures/jours qui suivent.
Nous portons cette assistance à toute personne dans le besoin, peu importe son appartenance à la communauté Lgbt.

Parallèlement, une personne lgbt qui s’adresse à nos services et qui est victime de discriminations ou d’une infraction en raison de son statut particulier de personne lgbt connaitra une prise en charge de victime dans un premier temps comme toute victime. Et ensuite, une prise en charge plus particulière parce que des infractions particulières et liées aux discriminations existent.


Notre zone présente deux policières de référence en matière de lutte contre les discriminations et nos policiers sont sensibilisés à ces problématiques.
De plus, notre zone se dote actuellement d’un véritable plan de lutte contre les discriminations en tous genres, dont font partie les discriminations envers la communauté Lgbt.

Si les deux situations devaient se rencontrer, et donc qu’une personne sans abri se retrouve dans cette situation de par son appartenance à la communauté lgbt, en plus des prises en charge citées ci-dessus, elle serait invitée à prendre contact avec le Refuge Bruxelles (qui offre un logement à des jeunes sdf lgbt) qui existe pour la région bruxelloise depuis 2018.

Du reste, il faut souligner que nos policiers sont très peu confrontés à la communauté lgbt dans notre zone de police.


Des chiffres de l’année 2020, une seule plainte pour discrimination liée à l’orientation sexuelle avait été enregistrée pour notre zone de police.